L’importance de la Sunna en Islam
Conférence donnée par
Son éminence le Sheikh :
Sâlih ibn Fawzân
Al-Fawzân
Traduit par
S. Abû cAbdillah
Publié par
Le bureau de
prêche de Rabwah (Riyadh)
www.islamhouse.com
La louange est à Allah,
le Seigneur des mondes, et que la prière et le salut soient sur notre prophète
Muhammad, le dernier des messagers et l’auteur de cette parole :
« N’est-ce pas que j’ai reçu le Coran et son équivalent avec[1] ? »
Allah a envoyé son
messager avec la guidée et la religion de vérité, en tant qu’avertisseur et
annonciateur, telle une « lampe éclairante », à une période de
latence[2] au cours de laquelle il n’y
avait pas de prophète ni de personne pour enseigner le droit chemin. Il a ainsi
éclairé des gens qui étaient aveugles, les a guidés [et sauvés] de l’égarement
et a transmis [le message] de manière limpide jusqu’à laisser sa communauté sur
une voie éclairée, de jour comme de nuit.
Il a dit (m) à ce propos : « Je vous ai certes
laissé ce avec quoi – si vous vous y accrochez – vous
ne vous égarerez jamais après moi : le Livre d’Allah, et ma Sunna[3] ».
Et il (m) a dit : « Certes celui qui vivra parmi
vous verra de nombreuses divergences. Je vous ordonne[4] de suivre ma Sunna et
celle des califes droits et bien-guidés. Accrochez-vous y et mordez-y avec vos
molaires. Et je vous mets en garde[5]
contre les choses inventées, car toute chose inventée est innovation et tout
innovation est égarement[6] ».
Le sujet de notre récit,
si Allah le veut, se rapporte à la Tradition Prophétique
(Sunna) et l’importance qu’elle revêt dans l’Islam.
Le terme « Sunna »
désigne, dans son sens linguistique, l’habitude, comme l’atteste le
verset :
{
فَهَلۡ يَنظُرُونَ إِلَّا سُنَّتَ
ٱلۡأَوَّلِينَۚ }
Il désigne, dans ce verset, la tradition ou
l’habitude avec laquelle se perpétue le jugement d’Allah envers les négateurs
et ceux qui divergent des prophètes. Ainsi, la Sunna d’Allah ou l’habitude d’Allah
à leur égard est qu’Il les punisse et les saisisse par le châtiment pour ce
qu’ils ont transgressé.
Le prophète (m) a également dit : « Vous
suivrez certes la Sunna de ceux qui étaient avant vous »,
signifiant par cela : « les chemins des communautés qui vont ont
précédé ». Ceci indique que le terme « Sunna »
signifie, sur le plan linguistique, la tradition.
En ce qui concerne son sens terminologique
chez les savants de la législation, qu’ils soient annalistes, fondamentalistes
ou jurisconsultes[8], il désigne : « tout
ce qui a été rapporté du prophète (m) comme parole, action ou approbation ».
Certains ont ajouté : « ...et comme caractéristique[9] ». Ainsi, tout ce qui, parmi ces
éléments, est authentiquement confirmé du prophète (m) constitue la Tradition Prophétique. Telle est sa
définition chez les savants de la législation.
Quant à sa place dans l’Islam, elle est très
élevée, et son importance est capitale puisque la Sunna du prophète vient en deuxième
lieu après le Coran. En effet, la première base de la religion est le Livre
d’Allah (b), qui a été révélé à Son prophète (m) avec la guidée et l’éclaircissement.
Puis, la deuxième base est la Sunna du
prophète (m). Et tout ce qui vient ensuite comme base prend sa
source dans ces deux fondements. En clair, le socle des fondements des preuves
religieuses en Islam est constitué de ces deux sources grandioses : le
Livre d’Allah et la Sunna Prophétique. C’est pour cette raison que le messager
(m) a incité à les suivre toutes les deux, par sa
parole : « Je vous ai certes laissé ce avec quoi – si
vous vous y accrochez – vous ne vous égarerez jamais après
moi : le livre d’Allah, et ma Sunna ». Ceci est du au fait
que la Tradition Prophétique est en soi-même une révélation d’Allah (c).
Allah dit à ce sujet :
{ وَمَا يَنطِقُ عَنِ ٱلۡهَوَىٰٓ ٣ إِنۡ
هُوَ إِلَّا وَحۡيٞ يُوحَىٰ ٤ }
« Et il ne prononce rien sous
l’effet de la passion ; ce n’est rien d’autre qu’une révélation inspirée[10]. »
Ainsi, la Sunna est une révélation d’Allah,
inspirée à Son prophète (g), qui lui-même l’a transmise aux hommes par
le biais d’ordres et d’interdictions.
Par ailleurs, la Sunna est l’éclaircissement
du Coran, Son interprétation et Son explication. Elle explicite ce qui est
global, elle limite ce qui est absolu, spécifie ce qui est général et il se
peut qu’elle abroge certaines de ses règles ou même qu’elle apporte des règles
qui enrichissent celles qui figurent dans le Coran.
De ce point de vue, nous apprécions
clairement son importance dans le sens où elle est l’interprétation du Coran et
son éclaircissement. Comme Allah (c) l’a dit :
وَأَنزَلۡنَآ إِلَيۡكَ ٱلذِّكۡرَ لِتُبَيِّنَ لِلنَّاسِ مَا نُزِّلَ
إِلَيۡهِمۡ وَلَعَلَّهُمۡ} {يَتَفَكَّرُونَ
« Et vers toi, Nous avons fait
descendre le Coran, pour que tu exposes clairement aux gens ce qu’on a fait
descendre pour eux et afin qu’ils réfléchissent[11]. »
Allah a révélé le Coran et a confié la
responsabilité de son explication au messager d’Allah (g). Cette exposition n’est autre que la Sunna :
{ وَمَآ
أَرۡسَلۡنَا مِن رَّسُولٍ إِلَّا بِلِسَانِ قَوۡمِهِۦ لِيُبَيِّنَ لَهُمۡۖ }
Le prophète (g) est donc venu à cette communauté pour leur
expliquer leur religion.
___
Parmi les
exemples d’exposition et de clarification, on retrouve qu’Allah (c) a ordonné dans
le Coran de faire la prière mais n’a pas précisé le nombre de cycles de prière
à accomplir, ni pour la prière du Fajr, ni du Zhuhr, ni du cAsr, ni du Maghrib,
ni du cIshâ’, ni du Fajr.
Au contraire, Il a ordonné de manière globale, comme Allah l’a dit :
{ وَأَقِمِ ٱلصَّلَوٰةَۖ إِنَّ ٱلصَّلَوٰةَ تَنۡهَىٰ عَنِ ٱلۡفَحۡشَآءِ وَٱلۡمُنكَرِۗ
}
« Et accomplis la prière (Salât).
En vérité la prière préserve de la turpitude et du blâmable[14]. »
Et Il (c) a dit :
وَمَآ أُمِرُوٓاْ إِلَّا
لِيَعۡبُدُواْ ٱللَّهَ مُخۡلِصِينَ لَهُ ٱلدِّينَ حُنَفَآءَ وَيُقِيمُواْ} {ٱلصَّلَوٰةَ
« Il
ne leur a été commandé, cependant, que d’adorer Allah, Lui vouant un culte
exclusif, d’accomplir la prière…[15]»
{ فَإِن تَابُواْ وَأَقَامُواْ ٱلصَّلَوٰةَ }
Les versets qui vont dans ce sens sont
nombreux…
De la même manière, Il a
ordonné d’accomplir la prière mais n’a pas précisé ses horaires, en dépit de
les avoir mentionnées de manière générique, comme dans Sa parole :
أَقِمِ ٱلصَّلَوٰةَ
لِدُلُوكِ ٱلشَّمۡسِ إِلَىٰ غَسَقِ ٱلَّيۡلِ وَقُرۡءَانَ ٱلۡفَجۡرِۖ إِنَّ} {قُرۡءَانَ ٱلۡفَجۡرِ كَانَ مَشۡهُودٗا
« Accomplis
la prière au déclin du soleil jusqu’à l’obscurité de la nuit, et aussi la
lecture à l’aube, car la lecture à l’aube a des témoins[17]. »
Ainsi que Sa parole (c) :
فَسُبۡحَٰنَ ٱللَّهِ حِينَ
تُمۡسُونَ وَحِينَ تُصۡبِحُونَ ١٧ وَلَهُ ٱلۡحَمۡدُ فِي} {ٱلسَّمَٰوَٰتِ وَٱلۡأَرۡضِ وَعَشِيّٗا وَحِينَ تُظۡهِرُونَ
« Glorifiez Allah donc, soir et
matin ! A Lui toute louange dans les cieux et la terre, dans l’après-midi
et au milieu de la journée[18]. »
Les horaires sont donc
mentionnées, mais de manière générale. C’est la Sunna du messager d’Allah (m) qui a éclairci cette généralité. De fait, il a prié
avec ses compagnons et leur a dit : « Priez comme vous m’avez
vu prier[19] ».
Il a ainsi mis en évidence par cela le nombre de cycles de prière. Ainsi, nous
prions comme l’a fait le prophète (m) :
- Quatre cycles de
prière (« rakacât ») pour la prière du Zhuhr
et seulement deux en voyage ;
- Quatre pour la prière
du cAsr et
seulement deux en voyage ;
- Trois pour la prière
du Maghrib que ce soit en circonstance de voyage ou de résidence ;
- Quatre pour la prière
du cIshâ’ et seulement
deux en voyage.
Quant aux horaires, le
messager (m) les a bien exposées puisqu’il a prié le Zhuhr
à son heure, le cAsr
à son heure, puis le Maghrib à son heure, puis le cIshâ’ à son heure et enfin le Fajr à son heure. Ceci
est confirmé dans le hadith authentique dans lequel Jibrîl[20]
est venu au prophète pour diriger la prière avec lui. La première fois, il vint
au début de l’heure puis il revint une autre fois à la fin de l’heure et lui a
dit : « La prière est entre ces deux temps ».
Le prophète nous a donc
détaillé la prière, aussi bien au niveau de son nombre que de ses horaires ou
même des actes qui la constituent. Sans la Sunna, nous n’aurions jamais pu
connaître les caractéristiques de la prière ni ses heures, malgré la
connaissance de son caractère obligatoire, qui nous est issue du Noble Coran.
Ceci indique bien qu’Allah a confié à Son prophète (m) la mission d’exposer clairement, et ce par ses paroles
et ses actes.
C’est pour cette raison
que, lorsqu’un groupe de ceux qui niaient la Sunna (en
l’occurrence : les Khawârij) vint à cUmar Ibn cAbdilaziz
pour débattre avec lui sur le fait de considérer ou non la Sunna comme argument
religieux, il leur dit :
« Allah (c) nous a ordonné de prier dans le Coran,
comment donc est-ce qu’on prie ? Apportez un verset dans le Coran qui nous
explique comment prier ! ».
C’est ainsi qu’ils
restèrent bouche bée et que cessa leur argumentation. Il les obligea alors à
adopter la Sunna pour preuve.
Aussi, Allah (c) nous a ordonné dans le Coran de donner la Zakât. Comment
donc peut-on savoir les types de biens imposables ? Cette connaissance n’est
accessible que par la Sunna. De fait, le prophète (g) nous a enseigné la Zakât ; il nous a fait savoir
qu’elle est obligatoire sur l’or, l’argent, les graines, les fruits, les
bestiaux et les marchandises commerciales ; et qu’elle n’est pas
obligatoire sur la totalité des biens.
Il (g) nous a aussi informés de la quantité que l’on prélève
pour la Zakât ; par exemple pour la Zakât sur les graines, les fruits et
ce qui sort de la terre : un dixième ou bien un vingtième doit être
prélevé selon la méthode d’irrigation utilisée. Pour l’or et l’argent, on
prélève le vingt-cinquième. Pour les ovins, on prélève une bête pour quarante,
et ainsi de suite. Et pour les camélidés, le prophète (g) a mis en évidence les quantités imposables : pour
cinq bêtes, on prélève un mouton ; pour dix bêtes : deux moutons,
pour quinze bêtes : trois moutons, pour vingt bêtes : un chamelon
d’un an et pour trente-six bêtes : un chamelon de deux ans...Il a expliqué
en détail les autres règles et les obligations qui en incombent, l’âge des
bêtes concernées...
Ainsi, sans la Tradition Prophétique, nous
n’aurions jamais su comment nous acquitter de la Zakât, malgré la connaissance
de son obligation qui nous vient du Coran. Seulement, c’est la Sunna qui met
évidence les quantités et les sortes de bien imposables, de même qu’elle
explique la période au cours de laquelle elle devient obligatoire, puisque que
la Zakât n’est pas obligatoire tant que le délai nécessaire (al-hawl)
n’est pas révolu. Ceci n’est pas valable pour les biens qui proviennent de la
terre car, pour ces derniers, la Zakât est obligatoire dès lors que sa
viabilité devient apparente puisqu’Allah (g) a dit :
{ وَءَاتُواْ حَقَّهُۥ يَوۡمَ
حَصَادِهِۦۖ }
D’autre part, Allah (c) a ordonné de jeûner le mois de Ramadan, ce
qui constitue un pilier de l’Islam. Toutefois, Il n’a pas explicité les limites
du jeûne, ni les actes qui l’annulent, ni les actes desquels le musulman doit
s’éloigner. Le détail de tout cela se trouve dans la Tradition prophétique.
Il en est de même pour le pèlerinage à la
Maison Sacrée d’Allah, Allah en a décrété le caractère obligatoire en disant :
{ وَلِلَّهِ عَلَى ٱلنَّاسِ حِجُّ ٱلۡبَيۡتِ مَنِ
ٱسۡتَطَاعَ إِلَيۡهِ سَبِيلٗا }
« Et
c’est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d’aller faire le
pèlerinage à la Maison [Sacrée][22]. »
Ce verset indique que le
pèlerinage à la Maison Sacrée est obligatoire mais il n’indique pas quand, ni
comment. C’est par la Sunna du prophète (g) que tous ces rituels furent mis en évidence
lorsqu’il (g) accomplit le pèlerinage d’adieu avec les
croyants et leur dit : « Prenez de moi vos rituels[23] ».
Il explicita les rituels du pèlerinage, un par un, et ordonna qu’on les
apprenne de lui, comme le rapportèrent ceux qui y assistèrent.
En outre, Allah a ordonné d’amputer la main
du voleur en disant :
وَٱلسَّارِقُ وَٱلسَّارِقَةُ
فَٱقۡطَعُوٓاْ أَيۡدِيَهُمَا جَزَآءَۢ بِمَا كَسَبَا نَكَٰلٗا مِّنَ} {ٱللَّهِۗ
Néanmoins, l’amputation
est soumise à des conditions qui n’ont pas été spécifiées dans le Coran. C’est
plutôt la Tradition Prophétique qui est venue les spécifier. De même, elle a
spécifié que l’on doit amputer la main du voleur seulement lorsqu’il vole un
bien d’un montant supérieur à un quart de dînâr ou trois dirhams ou bien ce qui
leur est équivalent. Aussi, le verset n’a pas détaillé quelle main on doit
amputer ni l’emplacement de l’amputation mais c’est le prophète (g) qui a expliqué cela en informant que c’est la main
droite au niveau du poignet.
L’objectif [de cet
exposé] n’est pas de rapporter de manière exhaustive l’explicitation du Coran
par la Sunna car ceci se manifeste à de très nombreuses reprises, mais nous
nous contentons seulement de citer quelques exemples.
___
Allah (c) a ordonné d’obéir au messager (m) et a informé que celui qui lui obéissait ne faisait qu’obéir à Allah. En
effet, Il (c) a dit :
{ مَّن يُطِعِ ٱلرَّسُولَ فَقَدۡ
أَطَاعَ ٱللَّهَۖ }
Or, c’est en se conformant à sa tradition et en la mettant
en application que l’on peut obéir au messager (m). Allah (c) a dit à ce sujet :
{ وَمَآ ءَاتَىٰكُمُ ٱلرَّسُولُ
فَخُذُوهُ وَمَا نَهَىٰكُمۡ عَنۡهُ فَٱنتَهُواْۚ }
Allah (c) nous a ordonné d’accepter tous les ordres, interdictions
et législations avec lesquels le messager (m) est venu, et que l’on s’abstienne de tout ce qu’il nous a interdit.
En outre, Allah (c) a ordonné d’obéir
au messager dans de nombreuses sourates. A quelques reprises, Allah fait suivre
Son obéissance par l’obéissance du messager, comme dans Sa parole :
يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ
ءَامَنُوٓاْ أَطِيعُواْ ٱللَّهَ وَأَطِيعُواْ ٱلرَّسُولَ وَأُوْلِي ٱلۡأَمۡرِ} {مِنكُمۡۖ
« Ô les
croyants! Obéissez à Allah, et obéissez au messager et à ceux d’entre vous qui
détiennent le commandement[27]. »
Ou encore :
{ قُلۡ أَطِيعُواْ ٱللَّهَ وَٱلرَّسُولَۖ }
A d’autres reprises, Il évoque
uniquement l’obéissance du messager, comme dans Sa parole :
Et dans Sa parole :
{ وَأَقِيمُواْ ٱلصَّلَوٰةَ وَءَاتُواْ
ٱلزَّكَوٰةَ وَأَطِيعُواْ ٱلرَّسُولَ لَعَلَّكُمۡ تُرۡحَمُونَ }
« Accomplissez
la Salât, acquittez la Zakât et obéissez au messager, afin que vous ayez
la miséricorde[30]. »
Et dans Sa parole :
{ وَمَآ أَرۡسَلۡنَا مِن رَّسُولٍ إِلَّا لِيُطَاعَ
بِإِذۡنِ ٱللَّهِۚ }
Aussi, en cas de désaccord, Il nous
a ordonné de revenir au Livre d’Allah et à la Sunna de Son messager (g). Il (b) dit en effet :
يَٰٓأَيُّهَا ٱلَّذِينَ ءَامَنُوٓاْ أَطِيعُواْ
ٱللَّهَ وَأَطِيعُواْ ٱلرَّسُولَ وَأُوْلِي ٱلۡأَمۡرِ} مِنكُمۡۖ فَإِن تَنَٰزَعۡتُمۡ فِي شَيۡءٖ فَرُدُّوهُ إِلَى ٱللَّهِ
وَٱلرَّسُولِ إِن كُنتُمۡ {تُؤۡمِنُونَ بِٱللَّهِ وَٱلۡيَوۡمِ
ٱلۡأٓخِرِۚ ذَٰلِكَ خَيۡرٞ وَأَحۡسَنُ تَأۡوِيلًا
« Ô les
croyants ! Obéissez à Allah, et obéissez au messager et à ceux d’entre
vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce
soit, renvoyez-là à Allah et au messager, si vous croyez en Allah et au Jour
Dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure aboutissement[32]. »
Renvoyer [quelque chose] à Allah
consiste à retourner à Son Noble Livre de même que renvoyer [quelque chose] au
messager consister à se référer à lui de son vivant et à sa Sunna après sa (g) mort. L’ordre de revenir au Livre d’Allah et à la Sunna
est un ordre absolu, valable jusqu’au jour du Jugement Dernier.
Ce verset indique donc que la Sunna
est une source qui tranche entre les désaccords de la communauté lorsqu’elle
diverge sur une affaire, que ce soit une divergence due à un jugement religieux
lié aux règles d’adoration, ou que ce soit une divergence sur des transactions
commerciales. Et l’argument catégorique dans ce cas est le Livre d’Allah et la
Sunna de Son messager (g).
Par ailleurs, ce verset indique que
la Sunna est indissociable du Coran, et qu’elle une base de la législation
musulmane. Il n’existe aucune possibilité pour les musulmans de s’en dispenser
à quelque moment ou dans quelque situation que ce soit.
___
Allah (c) a fortement menacé ceux qui se détournent de la Sunna du
prophète (g), par Sa parole :
وَمَآ ءَاتَىٰكُمُ ٱلرَّسُولُ فَخُذُوهُ وَمَا
نَهَىٰكُمۡ عَنۡهُ فَٱنتَهُواْۚ وَٱتَّقُواْ} {ٱللَّهَۖ إِنَّ ٱللَّهَ شَدِيدُ ٱلۡعِقَابِ
« Prenez
ce que le messager vous donne ; et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous
en ; et craignez Allah car Allah est dur en punition[33]. »
Ce verset indique que quiconque
dévie de la Tradition du prophète (g), en ce qu’elle ordonne ou ce qu’elle rend obligatoire,
s’expose à la sentence d’Allah (c).
Allah a dit :
{
فَإِن لَّمۡ يَسۡتَجِيبُواْ لَكَ فَٱعۡلَمۡ أَنَّمَا يَتَّبِعُونَ
أَهۡوَآءَهُمۡۚ }
« Mais s’ils ne te répondent pas, sache alors que
c’est seulement leurs passions qu’ils suivent[34]. »
Et le prophète (m) a dit :
- « Chacun d’entre vous
entrera au Paradis, sauf ceux qui ont refusé. »
- Ils dirent : « Ô
messager d’Allah, qui pourrait bien refuser ? »
- Il dit : Celui qui
m’obéit entre au Paradis et celui qui me désobéit a certes refusé. »
Ainsi, celui qui désobéit au
messager (m) et dévie de sa Sunna a certes refusé d’entrer au Paradis, et le feu lui est
promis. Par ailleurs, Allah (c) a dit :
فَلۡيَحۡذَرِ ٱلَّذِينَ يُخَالِفُونَ عَنۡ أَمۡرِهِۦٓ
أَن تُصِيبَهُمۡ فِتۡنَةٌ أَوۡ يُصِيبَهُمۡ} {عَذَابٌ أَلِيمٌ
« Que
ceux, donc, qui s’opposent à son commandement prennent garde qu’une épreuve ne
les atteigne, ou que ne les atteigne un châtiment douloureux[35]. »
Ce verset constitue une menace
sévère envers quiconque s’oppose à l’ordre du messager (m), et ceci, de deux points de vue :
-
Le premier est [la menace] qu’un trouble l’atteigne dans son cœur, qu’il dévie
de la vérité et qu’il mécroie après la foi ou bien qu’il corrompe son cœur de
déviance et d’égarement au point qu’il ne puisse plus revenir à la vérité après
cela, ceci à cause de son détournement des ordres du messager (m). Cette menace
est pire que celle qui suit.
-
Le second concerne Sa parole « un châtiment douloureux ». Ce
châtiment aura lieu soit dans la vie d’ici-bas par le meurtre, la maladie, ou
la mort...qui toucheront ceux qui s’opposent à l’ordre du messager (m), ou soit dans
l’au-delà.
Il n’existe aucune d’échappatoire
pour celui qui s’oppose intentionnellement à l’ordre du messager (m) contre les
deux sortes de châtiment : un châtiment dans le cœur – qu’Allah nous en
protège – et un châtiment dans le corps et les biens, que ce soit par la mort,
ou une maladie mortelle, ou la perte des biens et des proches. Et ceci
constitue une dure menace envers ceux qui s’opposent à l’ordre du messager (m).
Allah (b) dit :
وَمَا كَانَ لِمُؤۡمِنٖ وَلَا مُؤۡمِنَةٍ إِذَا قَضَى ٱللَّهُ وَرَسُولُهُۥٓ أَمۡرًا أَن} يَكُونَ لَهُمُ ٱلۡخِيَرَةُ مِنۡ أَمۡرِهِمۡۗ
وَمَن يَعۡصِ ٱللَّهَ وَرَسُولَهُۥ فَقَدۡ ضَلَّ {ضَلَٰلٗا مُّبِينٗا
« Il
n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son
messager ont décidé d’une chose, d’avoir encore le choix dans leur façon
d’agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager s’est égaré certes de
manière évidente[36]. »
Voici une clarification évidente de
la part d’Allah pour illustrer la situation du croyant. Celui-ci, lorsqu’il
connaît le jugement d’Allah et celui de Son messager (g), [ne cherche] point d’autre alternative à cet ordre. En
effet, la tournure impérative [utilisée pour donner un ordre] indique
l’obligation religieuse d’appliquer ce qui est ordonné. Au contraire, le
croyant accepte cet ordre, satisfait, apaisé, le cœur ouvert et heureux. Il ne
lui est pas donné de choisir s’il veut s’exécuter ou non car l’ordre d’Allah et
de Son messager (g) n’est que bien et guidée. Et quiconque refuse de
s’exécuter et prétend avoir le choix s’est certes égaré d’une façon évidente.
L’égarement est le contraire de la
guidée et la le fait qu’il soit décrit dans le verset comme
« évident » indique que cet égarement est clair, manifeste, car il
constitue une déviance du chemin correct qui est l’ordre d’Allah et de Son
prophète (g). En résumé, le chemin de l’égarement, c’est l’opposition à l’ordre
d’Allah et de son prophète (g).
Parmi les exemples évidents du
châtiment de celui qui s’oppose à l’ordre d’Allah et de son prophète (g), on retrouve le hadith de l’homme qui mangeait de sa
main gauche. Lorsque le prophète (g) lui ordonna de manger de la main droite, il
répondit : « Je ne peux pas » alors qu’il mentait
puisqu’il lui était possible de le faire. Néanmoins, c’est l’orgueil qui
l’empêcha d’appliquer la Sunna.
Le prophète (g) lui dit alors : « Que tu ne
puisses ! », invoquant de la sorte contre lui. A ce moment, sa
main se paralysa[37]
et il lui fut impossible de la lever vers sa bouche après cela[38].
Et ceci fut pour lui un châtiment immédiat – qu’Allah nous en protège – et
démontre que quiconque s’oppose à l’ordre d’Allah et de Son prophète (g) par orgueil s’expose au châtiment. Et c’est auprès
d’Allah que nous cherchons protection.
___
A l’opposé de cela, observons le
hadith de l’homme dont le prophète (g) remarqua qu’il portait une bague en or sur sa main et
lui dit : « L’un d’entre vous a choisi une braise de feu et se
l’est accrochée à la main ». Le prophète (g)
la prit ensuite et la jeta à terre. Lorsqu’il
(g)
s’en alla de cette assise, alors que la bague était
encore par terre et que son propriétaire était présent, les gens présents
autour lui dirent :
- « Prends ta bague et
tires-en bénéfice ».
- Cet homme croyant leur dit
alors : « Par Allah, je ne la prendrai pas alors que le messager
d’Allah (g) l’a jetée[39] ! ».
Observez donc la différence entre
les deux hommes du point de vue de l’obéissance : le premier
dit : « je ne peux pas » par orgueil et celui-là dit :
« par Allah, je ne prendrai pas cette bague alors que le messager d’Allah
(g) l’a jetée », voici la foi, et l’obéissance
grandiose !
Aussi, nous citons un autre exemple
du suivi rigoureux de la Sunna du prophète (g) que les compagnons observaient. Les musulmans du
premier exode priaient en direction de la Maison Sainte (Bayt Al-Maqdis[40])
par ordre d’Allah (b). Puis Allah (b) leur ordonna de se diriger vers la Noble Kacbah[41]
en disant :
{
فَوَلِّ وَجۡهَكَ شَطۡرَ ٱلۡمَسۡجِدِ ٱلۡحَرَامِۚ }
Ainsi, la Qibla fut modifiée de
la Maison Sainte vers la Noble Kacbah.
Les musulmans se tournèrent en sa direction par ordre d’Allah (c), alors qu’ils priaient auparavant en direction de la Maison
Sainte également par ordre d’Allah :
قُل لِّلَّهِ ٱلۡمَشۡرِقُ وَٱلۡمَغۡرِبُۚ
يَهۡدِي مَن يَشَآءُ إِلَىٰ صِرَٰطٖ}
{مُّسۡتَقِيمٖ
{مُّسۡتَقِيمٖ
« Dis : « C’est à Allah qu’appartiennent le Levant et le
Couchant. Il guide qui Il veut vers un droit chemin[43] » »
Et [on constate que] personne ne
s’est opposé à l’ordre d’Allah car l’ordre de modifier la Qibla leur vint du
ciel. Certains compagnons étaient en train d’effectuer la prière le cAsr en direction de
la Maison Sainte car ils n’avaient pas la connaissance de ce changement. Un
autre compagnon vint à leur rencontre pendant qu’ils priaient et leur
dit :
- « La Qibla a été
modifiée de la Maison Sainte vers le Noble Kacbah ! ».
Ils ne firent que se retourner, en
pleine prière, de la Maison Sainte vers la Kacbah, par obéissance envers l’ordre d’Allah et sans
aucune protestation, ni interrogation. Et ceci est la foi ! En effet, le
croyant obéit dès lors qu’il lui est confirmé qu’Allah a ordonné ceci ou que le
messager d’Allah (g) a ordonné cela. Et ceci est l’attitude qu’il est
obligatoire d’adopter : l’obéissance sans protestation.
Quant à ceux qui ont une maladie
dans leurs cœurs, ou de l’hypocrisie, Allah (c) a décrit leur cas par Sa parole :
سَيَقُولُ ٱلسُّفَهَآءُ مِنَ ٱلنَّاسِ مَا
وَلَّىٰهُمۡ عَن قِبۡلَتِهِمُ ٱلَّتِي كَانُواْ} {عَلَيۡهَاۚ
« Les
faibles d’esprit parmi les gens vont dire : « Qui les a détournés de
la direction (Qibla) vers laquelle ils s’orientaient auparavant ?[44] » »
Ceux-ci ne s’empressent pas d’obéir
mais, au contraire, multiplient les questions, et les protestations, tandis que
les gens de foi obéissent et ne protestent pas.
___
Nous avons évoqué ici quelques exemples de la
place qu’occupe la Tradition Prophétique dans les cœurs des musulmans, leur
manière de la mettre en application et de s’en contenter. En effet, elle est la
seconde source parmi les preuves religieuses en Islam. Ils la prennent en haute
considération, la respectent et l’honorent, car c’est la parole de leur
prophète, celui qui ne prononce rien sous l’effet de la passion, et également à
cause de ce que son application apporte comme bien, bénédictions et bienfaits
pour la communauté.
Ceci est donc la place qu’occupe la Sunna du
prophète (m)
dans le cœur des musulmans. Et même ceux qui sont venus ultérieurement
l’admirent, la respectent et l’appliquent comme s’ils entendaient le messager (m)
parler, en raison du fait qu’elle leur
est parvenue par des voies authentiques. Ainsi, il n’y aucune place pour le
doute dans la fiabilité de sa transmission ni dans ses significations.
Le croyant la suit et la met en application
sur lui-même et sur les autres, et c’est pour cela qu’il (m) a
dit : « Qu’Allah illumine le visage d’une personne qui a
entendu de nous un hadith et l’a transmis comme il l’a entendu. Combien de
personnes à qui on transmet sont plus à même de comprendre que le
transmetteur ! ».
C’est ainsi qu’il a encouragé (m) à
transmettre sa Sunna aux membres de la communauté qui viennent les succéder,
jusqu’à ce que sonne l’Heure. Il a également dit (m) lors du pèlerinage d’adieu lors de son sermon grandiose
à cArafât : « Que
ceux d’entre vous qui sont présents transmettent aux absents, combien de personnes
à qui on transmet comprennent mieux que ceux qui transmettent[45]. »
Il ordonna ainsi à ceux qui étaient témoins et présents de transmettre aux
absents de la communauté.
Et c’est pour cela que l’importance accordée
par les musulmans à la Sunna du messager (m), son apprentissage, sa mémorisation et son classement
fut considérable et surpassa l’effort de toutes les communautés. On ne trouve
pas une seule communauté qui s’est préoccupée des récits de ses prophètes et de
ses messagers équivalente à la communauté de Muhammad (m).
De fait, ceux-ci n’ont cessé de la sauvegarder dans leurs poitrines par le
biais de la mémorisation par cœur et de la transmettre et la propager aux
autres. Celui qui précède a transmis à celui lui a succédé, génération après
génération. Et en même temps qu’ils la mémorisaient et la maîtrisaient, ils
écrivaient les hadiths afin que la Sunna soit mémorisée à la fois dans les
cœurs et les écrits.
A l’époque du prophète (m),
celui-ci leur a interdit d’écrire le hadith en disant même : « Quiconque
a écrit quelque chose, qu’il l’efface[46] », afin
d’éviter que le hadith se mélange avec le Coran. Il a ensuite autorisé à
certains compagnons d’écrire le hadith, comme cAbdullah Ibn cAmr
Ibn Al-cÂs, qui a
pu écrire ce qu’il entendait du prophète (m), et c’est pour cela qu’il est l’un des compagnons qui a
rapporté le plus de hadiths car il écrivait directement ce qu’il entendait.
Néanmoins, la préoccupation des musulmans
pour la mémorisation orale était bien plus importante que pour l’écriture. Ils
mémorisaient la Sunna et la portaient dans leurs poitrines, se l’enseignaient
et la transmettaient. A tel point que l’un d’entre eux a voyagé du Hijâz[47] jusqu’en Egypte pour
apprendre un seul hadith auprès de quelques compagnons et ce, malgré la
difficulté liée au voyage. Ceci démontre leur intérêt marqué pour le hadith du
messager (m) et
leur admiration et leur profond respect.
Après cela, lors de la période du Calife bien
guidé cUmar Ibn cAbdilazîz, l’écriture et le
recueil de hadiths a commencé, puis a évolué jusqu’à ce que soient compilés les
Sahîhs, les Musnad, les Jâmic[48]
et les premières encyclopédies de la Sunna Prophétique. C’est bien de cette
époque que proviennent les ouvrages de la Sunna que nous trouvons aujourd’hui
chez les musulmans – et la louange est à Allah. Aussi, c’est un effort
monumental qu’ont réalisé les gardiens de la communauté tant et si bien
qu’Allah a préservé par leur biais la Tradition Prophétique de tout ajout ou
suppression. Ceux-ci l’ont défendue de tout affabulateur et imposteur et ils
ont écrit des ouvrages majestueux que l’on ne trouve chez aucune communauté
autre que les musulmans. Ils y ont défini des conditions drastiques
d’acceptation des hadiths, et ont dévoilé les caractéristiques des
affabulateurs et des imposteurs, des faibles[49]
et des personnes dont le hadith était délaissé.
Cette sauvegarde fait partie de la
préservation du Livre d’Allah (c) :
{ إِنَّا نَحۡنُ
نَزَّلۡنَا ٱلذِّكۡرَ وَإِنَّا لَهُۥ لَحَٰفِظُونَ }
« En
vérité c’est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c’est Nous qui en
sommes gardien[50]. »
De la même manière qu’Allah (c) a préservé le Coran de tout ajout ou suppression, Il a
protégé la Tradition du messager (m) par l’intermédiaire de ses narrateurs[51], car elle est celle qui
explique le Coran, l’éclaircit et l’interprète, et ceci par miséricorde d’Allah
envers cette communauté.
___
Il convient de prendre garde à un groupe
d’égareurs[52], dont la méthode et le mal
se sont manifestés à cette époque. Ceux-ci sèment le doute au sujet de la Sunna
du messager (g) et disent :
- « Le Coran nous suffit et nous n’avons
pas besoin de la Sunna », s’appuyant sur des arguments tels que Sa parole (c) :
{ مَّا فَرَّطۡنَا
فِي ٱلۡكِتَٰبِ مِن شَيۡءٖۚ }
Ou encore Sa parole :
{ وَنَزَّلۡنَا
عَلَيۡكَ ٱلۡكِتَٰبَ تِبۡيَٰنٗا لِّكُلِّ شَيۡءٖ }
Ils prétendent que la Sunna n’est pas de
source multiple (Mutawâtirah) et qu’elle a été rapportée par des hadiths
aux sources singulières (Âhâd[55]),
et que les rapporteurs peuvent tout à fait se tromper ou mentir tandis que le
Coran est le seul digne de confiance. En conséquence, selon eux, [l’attitude à
adopter est que] « ce dont nous avons confiance, nous le prenons et nous
délaissons ce qui contient une part de doute ».
Voilà ce qu’ils disent – qu’Allah les
défigure ! Et ceux-là, en réalité, ne cherchent qu’à anéantir la religion
mais de manière trompeuse et pernicieuse car ils ne peuvent pas dire
directement aux gens : « Délaissez la religion » ou bien
« Délaissez l’Islam ». Au contraire, ils utilisent une méthode fourbe
et diabolique qui consiste à dire :
- « Œuvrez avec le Coran, qui vous
suffit et vous affranchit de la Sunna », car ils savent que si la Sunna
est anéantie – qu’Allah en décide autrement – alors toute la législation le
sera puisque la Sunna, comme nous le savons, explicite le Coran. Et si nous
obéissions à ceux-là – qu’Allah en décide autrement – et n’œuvrions pas par la
Sunna, alors comment ferions-nous la prière ? Comment
jeûnerions-nous ? Comment donnerions-nous la Zakât ? Comment
accomplirions-nous le pèlerinage ? Comment distinguerions-nous entre le
licite et l’illicite dans les opérations commerciales et autres ? Et
comment connaitrions-nous les actes interdits dans le mariage… ? Or,
l’accès à tout cela n’a pas d’autre moyen que la Sunna. Ainsi, (si nous leur
obéissons) toute la religion sera abolie.
Et certes, le messager d’Allah (g) nous a informé au sujet de
ces personnes et a divulgué leurs stratagèmes, il y a de cela quatorze siècles,
en disant :
« Peu s’en faut pour qu’un homme
rassasié, accoudé sur son lit[56],
dont lui parvient un récit de moi, ne dise : « Il y a entre nous
et vous le Livre d’Allah. Ce qu’Il a rendu licite, nous le rendons licite, et
ce qu’il a interdit, nous l’interdisons ». Il dit alors (g) : « N’est-ce
pas que j’ai reçu le Livre et son équivalent avec ?[57] ».
Aussi, ce hadith illustre l’un des miracles
évidents du messager (g) puisqu’il s’est clairement
produit ce dont il a informé. En effet, le prophète (g) nous a mis en garde contre
ceux-là et nous a expliqué qu’il avait reçu le Coran, et qu’il avait également
reçu la Sunna, tous deux provenant d’Allah (c). Allah a dit :
{ وَمَا يَنطِقُ عَنِ
ٱلۡهَوَىٰٓ ٣ إِنۡ هُوَ إِلَّا وَحۡيٞ يُوحَىٰ }
« Et il ne
prononce rien sous l’effet de la passion; ce n’est rien d’autre qu’une
révélation inspirée[58]. »
Quant à ce qu’ils ont dit du Coran, affirmant
qu’il est venu de multiples sources (Mutawâtir) confirmées de manière
catégorique et que la Sunna n’est venue qu’avec des sources uniques et qu’elle
contient donc une part de défaut et qu’elle n’a pas valeur de preuve au même
titre que le Coran, ceci est une parole absurde et sa pertinence est
insignifiante, car la Sunna, comme nous l’avons éclairci, n’est pas venue comme
simple excédent.
Par ailleurs, elle n’est pas comparable aux
histoires des écrivains ou aux légendes…Au contraire, elle observe des règles
et des chaînes de transmission bien précises. Elle a, dans ses rangs, des
hommes qui la protègent et qui veillent à sa conservation, depuis l’époque du
prophète (g) jusqu’à la nôtre et cela
perdurera jusqu’à ce qu’Allah l’aura décidé. De plus, la Sunna est bien-gardée
et préservée par Allah Lui-même, à lui la Toute-puissance.
Ainsi, il n’y a aucune marge de manœuvre dans
la Sunna pour celui qui veut s’en jouer. Et nous avons démontré précédemment
que les gardiens de la Sunna ont mis en évidence les caractéristiques de tout
menteur ou narrateur faible, ainsi que celles des gens de confiance dont une
erreur a pu se glisser dans leur transmission, ou encore ceux à qui il est
arrivé un événement qui a affaibli leur transmission, comme ceux qui ont été
induits en erreur par des fausses narrations ou des ajouts.
Aussi, la Sunna est trop admirée dans les
cœurs des musulmans pour que puissent se l’approprier des mains perverses, des
imposteurs ou autres affabulateurs. Elle ne cessera d’être – et la louange est
à Allah – telle qu’elle a été rapportée du messager d’Allah (g), acheminée par des gens de
confiance vers des gens de confiance, et recueillie dans les recueils
prophétiques. Et c’est par cela que l’on répond à ces semeurs d’ambigüités et
imposteurs : la Sunna du messager d’Allah (g) reste authentique et solide,
aucun défaut ou doute ne l’atteint, et ceci par la grâce d’Allah et Son immense
bienfait envers Ses créatures !
Quant à celui qui dénigre la Sunna du
messager (g) et prétend qu’il n’est pas
autorisé de l’appliquer et que l’on ne doit œuvrer que par le seul Coran, alors
il est mécréant car il a renié la seconde base de la religion qui est la Sunna.
C’est comme s’il disait : « N’obéissez pas au messager ! Mais
n’obéissez qu’à Allah ! » Alors que par cela, il n’a pas obéi à Allah
puisqu’Allah Lui-Même a ordonné d’obéir au messager. Il a donc, de ce fait, ni
obéi à Allah, ni obéi au messager. Et Allah (c) a dit :
{ وَمَآ ءَاتَىٰكُمُ
ٱلرَّسُولُ فَخُذُوهُ وَمَا نَهَىٰكُمۡ عَنۡهُ فَٱنتَهُواْۚ }
Et Il a dit :
{ وَ مَا يَنطِقُ
عَنِ ٱلۡهَوَىٰٓ ٣ إِنۡ هُوَ إِلَّا وَحۡيٞ يُوحَىٰ }
« Et il ne
prononce rien sous l’effet de la passion; ce n’est rien d’autre qu’une
révélation inspirée[60]. »
Il existe une autre faction, qui est apparue
à notre époque, dont les adeptes se jouent de la Sunna. Ce sont ceux qui ont
n’ont pas reçu la science des savants mais l’ont prise directement des livres
et se sont éduqués à partir de « feuillets ». Les voilà qu’ils
s’amusent avec la Sunna du message (g), l’authentifient,
l’affaiblissent et analysent le hadith alors qu’ils n’ont aucun crédit dans la
science du hadith et ses termes techniques. Il est à craindre de ceux-ci encore
plus qu’il l’est de la première faction (décrite précédemment), car l’ignorance
du premier groupe est évidente alors que ceux-ci se cachent derrière leur
prétention de connaître la science et de faire de la recherche. Et il n’y a de
force ni de puissance que par Allah !
Nous demandons à Allah le Tout-Puissant qu’Il
comble la communauté de succès en leur accordant la science utile et l’œuvre
pieuse, qu’Il nous inspire notre guidée, qu’Il nous montre la vérité et nous
permette de la suivre et qu’Il nous montre le faux et nous en détourne, Il est
certes Capable de toute chose. Et que la prière et le salut soient sur notre
prophète Muhammad.
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